"Il ne suffit pas de dire "nous avons fait de notre mieux". Il faut réussir à faire ce qui est nécessaire."
- W. Churchill
"Le futur appartient à ceux qui croient à la beauté de leurs rêves."
- Eleanor Roosvelt
Hier matin, j’ai interrogé le vice-Premier Ministre Alexander De Croo, et par ailleurs Ministre de la Coopération au développement, concernant l’aide que la Belgique accorde à la justice et à la police au Burundi, où il se trouvait en compagnie de Didier Reynders pas plus tard encore que la semaine dernière.
En effet, certains abus de la part du gouvernement en place sont à déplorer dans ce pays, spécialement à l’approche des élections qui se dérouleront là-bas en juillet 2015. La Belgique n’a pas manqué d’avertir les dirigeants burundais de ses inquiétudes concernant cette réduction de l’espace politique, et que cela n’irait pas sans conséquences, notamment sur l’aide apportée par notre pays au niveau de la police et de la Justice.
J’ai demandé au Ministre si cette position n’était pas risquée, du fait que le soutien apporté aux réformes judiciaires et sécuritaires burundaises est d’une importance cruciale pour la stabilité et l’établissement d’un état de droit au Burundi. De tels objectifs sont des prémisses indispensables à un développement économique durable et autonome.
Le Vice-Premier De Croo s’est montré complet. En effet, en cas de débordements graves au niveau des droits humains, une suspension de l’aide est envisagée. Mais nous n’en sommes pas là. Pour l’heure, il s’agit plutôt de consolider ce secteur régalien, notamment par le dégagement de fonds visant à la création d’une police des polices. Plusieurs tranches, que ce soit en matière de police ou de justice, ont même déjà été libérées. Par ailleurs, l’essentiel de l’aide belge se concentre sur des programmes économiques et sociaux et le gouvernement a bien l’intention de poursuivre ses efforts dans ces secteurs.
Alexander De Croo a cru également utile de rappeler que la Belgique était toujours prête à accorder son aide, tant au niveau logistique que financier au Burundi afin d’améliorer la Justice et la sécurité, mais que cette aide n’était en rien inconditionnelle. Si ces outils étaient utilisés afin de réduire l’espace de liberté au Burundi, surtout dans le contexte préélectoral actuel, le Gouvernement se verrait dans l’obligation d’envoyer un message fort à Bujumbura.