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Fin des quotas sur la betterave : une situation à suivre

May 24, 2017

Depuis 1968, les autorités européennes imposent des quotas sur la production de betteraves afin d’en réguler la production, soutenir les prix ainsi qu’assurer une quantité suffisante de matière première pour l’industrie de transformation.

 

Les quotas sont, depuis ses débuts, un des moyens d’action préféré de la Politique Agricole Commune (PAC). Cependant, ces dernières années, la Commission et les Etats membres sont de moins en moins convaincus de l’efficacité de ces quotas pour atteindre les objectifs fondamentaux de la PAC (assurer l’autonomie alimentaire durable de l’UE et des prix modérés pour les consommateurs). Dans ce sens, les quotas sur le lait, qui avaient été justifiés par une surproduction massive par le passé, ont été levés en 2015, provoquant une grave crise due à une chute brutale du revenu des producteurs.

 

Soucieuse qu’un tel scénario se déroule avec la betterave, malgré que la situation de départ soit bien différente, je n’ai pas manqué d’interpeller le Ministre fédéral de l’Agriculture, Willy Borsus, sur ce sujet, puisque les quotas sur cette culture doivent prendre fin dès le 1er octobre 2017.  

 

Il faut également savoir que l’Union Européenne (UE) est le premier producteur mondial de betterave à sucre, puisque plus de la moitié de cette culture y pousse. Comme beaucoup de nos concitoyens le constatent chaque automne en Hesbaye, en Brabant et en Hainaut, la Belgique n’est pas non plus en reste, puisqu’elle représente 4,4% de la production européenne. Malgré cela, l’UE reste aussi un importateur net de betteraves à sucre pour satisfaire son importante industrie de transformation.

 

Il y a donc un triple risque : pour les producteurs qui risquent de ne plus s’y retrouver, pour les industriels qui risquent de ne plus être fournis en suffisance, et pour les consommateurs qui risquent de payer un prix plus élevé pour le sucre de leur café. Enfin, un quatrième risque, pour l’environnement, existe. En effet, une baisse de la production de sucre en Europe pourrait laisser la porte ouverte à la canne-à-sucre, aujourd’hui plus onéreuse, entrainant un mouvement de déforestation pour permettre une augmentation de sa culture dans les zones tropicales où elle pousse.

 

Willy Borsus s’est montré rassurant tout en précisant qu’il était probable que les prix européens, jusque-là régulés, se rapprochent de ceux pratiqués sur le marché mondial. Il n’a pas manqué de faire savoir qu’il gardait un œil attentif et rassuré sur les prix mondiaux de la betterave, mais aussi du sucre, qui semblent se maintenir à des niveaux corrects, sans que ce soit un signe de stabilité pour le futur. A cet égard, le Ministre de l’Agriculture a aussi souligné l’importance de l’accord entre les producteurs de betteraves (quelques 8.000 agriculteurs en Belgique) et l’industrie sucrière intervenu le 16 mars dernier, dans lequel il a joué un rôle actif en coordination avec ses homologues régionaux.

 

L’hiver prochain sera donc une période cruciale pour le secteur qu’il faudra observer avec attention. 

 



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